Soulager la douleur n’est plus une œuvre divine. Heureusement !
Selon Hippocrate (460-377 avant J-C), « Divine est l’œuvre de soulager la douleur ». Heureusement pour nous, simples mortels, il est possible, aujourd’hui, de prendre en charge la douleur par des moyens profanes efficaces, grâce aux avancées scientifiques et médicales.
A ce propos, le Code de la santé publique stipule que « Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée ».
« Il n’est point de petite douleur pour celui qui souffre ».
René Leriche, chirurgien français
spécialiste de la douleur (1879-1955)
Quand on parle de douleur, de quoi parle-t-on ?
Difficile à quantifier et à qualifier, la douleur est une expérience individuelle et susceptible de varier en fonction de la personnalité et du ressenti de chacun.e. C’est pourquoi, le personnel médical utilise des outils universels pour l’évaluer : règle graduée, schéma à compléter, questionnaire, etc.
Selon la définition officielle de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ». D’après le dictionnaire Larousse, c’est une « sensation pénible, désagréable, ressentie dans une partie du corps ».
L’information douloureuse circule dans le corps depuis les terminaisons nerveuses touchées jusqu’à la moelle épinière puis au cerveau, via des molécules qui produisent la douleur et les nerfs dits nocicepteurs. Le cerveau va décrypter ce message sous forme de sensation de douleur plus ou moins intense et brève.
Dans ce contexte, la douleur aiguë peut être considérée comme un signal d’alarme qui 1. nous informe que quelque chose ne va pas et nous permet de réagir et de nous protéger face à « l’ennemi » 2. permet au médecin de poser un diagnostic.
Lorsque la sensation douloureuse dure plus de trois mois et devient récurrente, elle est qualifiée de douleur chronique. C’est alors une pathologie qui affecte la qualité de vie au quotidien.
On distingue, par ailleurs, 4 types. La douleur :
- inflammatoire que « tout le monde a un jour expérimentée » et qui est traitée par les antalgiques (ex : le paracétamol, l’ibuprofène voire la morphine) ;
- neuropathique, qui peut survenir, par exemple, après un zona ou lors du syndrome du canal carpien et qui est plus complexe à décrire et à traiter ;
- mixte, telle celle vécue en marge d’une chimiothérapie ou à la suite d’une opération chirurgicale ;
- dysfonctionnelle, ressentie dans le cadre de la fibromyalgie ou de la colopathie par exemple.
La douleur peut être prise en charge par des médecins spécialisés en algologie, notamment au sein de structures pluridisciplinaires dédiées, telles que les Consultations de la douleur ou les Centres d’évaluation et de traitement de la douleur.
Des pratiques non médicamenteuses peuvent être envisagées en soutien
Le corps humain est bien fait. Il dispose de systèmes de contrôle et de modulation de la douleur, telles les endorphines et la sérotonine. Il est possible de renforcer leur action via les médicaments et d’autres pratiques non pharmacologiques, en complément de la médecine conventionnelle.
Parmi celles-ci, citons : l’acupuncture, la kinésithérapie, les massages, la neurostimulation électrique transcutanée (TENS), la réflexologie, la méditation de pleine conscience, l’hypnose, la respiration, la sophrologie, etc.
La sophrologie, que je connais bien puisque j’en ai fait mon métier, permet à la personne douloureuse de prendre conscience, notamment, de sa capacité à :
- évacuer les tensions et les émotions associées à la douleur ;
- se recentrer sur du positif ;
- modifier ses ressentis ;
- mettre la douleur à distance ;
- transformer sa représentation de la douleur pour la dépasser.
Crédit photo : Hailey Kean on Unsplash